Jumana Bayeh : Writing the global riot

L’histoire de l’émeute moderne se développe parallèlement à celle du roman et de la poésie modernes. Pourtant, aucune tentative soutenue n’a été menée pour retracer ou théoriser les multiples façons dont les écrivains, à travers le temps et dans divers contextes, ont contribué à façonner les perceptions culturelles de l’émeute en tant qu’expression politique et sociale distincte. En se concentrant sur les notions de voix, de masse et de médiation, cette collection propose la première étude interculturelle approfondie de l’interdépendance entre une forme de protestation politique et économique dominante et les styles littéraires qu’elle a inspirés. Ce volume apporte une perspective historique et une finesse culturelle, tout en examinant les théories contemporaines qui tentent de comprendre la résurgence des émeutes dans un contexte d’incertitude mondiale sans précédent. Une des affirmations majeures de cette collection est que la littérature ne s’est pas contentée d’enregistrer ou de documenter les pratiques émeutières. Elle les a, au contraire, intégrées comme matière première pour nourrir son propre développement formel et affiner sa réactivité critique. Pour certains écrivains, cela a impliqué l’abandon des normes classiques de bienséance et d’harmonie au profit d’une mise en scène et d’une distribution des personnages plus contingentes, chaotiques et imprévisibles. D’autres, en revanche, ont opté pour le réalisme narratif ou, plus récemment, pour l’utilisation de plateformes numériques afin de refléter les crises engendrées par les émeutes. Sensibles à ces variations formelles, les chapitres de cette collection explorent la littérature des émeutes et les représentations de leurs répercussions.