Vous êtes ici : Version française > Promotions accueillies > Promotions antérieures

Séjour long

Pınar
Selek

Sociologie - Turquie

Discipline(s)

  • SOCIOLOGIE
  • Science politique

Thèmes de recherche

PROJET

LES INFLUENCES DE LA TRANSFORMATION DU MOUVEMENT ARMÉNIEN EN TURQUIE SUR CELUI DE LA DIASPORA

Du génocide (1915) aux années 1990, la mobilisation autour de la cause arménienne s’est essentiellement développée dans la diaspora. En 1996, toutefois, le lancement de l'hebdomadaire Agos a ouvert la voie à la contestation légale sur le sol de la Turquie. En outre, contrairement à la diaspora arménienne, Agos a délibérément choisi de ne pas centrer son action sur le terme génocide. Cette différence d’approche a créé des divergences et des désaccords graves entre le journal et la diaspora. L'assassinat de Hrant Dink, rédacteur en chef d’Agos, en 2007, a provoqué un changement d’échelle : cette mort violente a suscité l’apparition d’un nouveau mouvement social qui se mêle aux autres mouvements contestataires, notamment féministes et LGBT. Dans l’espace militant multi-organisationnel ainsi constitué s’enclenche un nouveau cycle de contestation où s’entrecroisent les répertoires d’actions, les idées, les expériences.

Cette étude se propose d’analyser les influences de la transformation de l’espace militant en Turquie sur les mouvements arméniens de la diaspora. En soulignant la complexité de ce processus caractérisé par leur interdépendance, les tensions qui les traversent et leurs influences réciproques, elle voudrait éclairer, non seulement sur les divergences à l'origine des conflits, mais aussi sur les territoires de dissidence et les lieux à partir desquels ils s’expriment.

Activités / CV

BIOGRAPHIE

Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek construit sa vie, ses engagements et ses recherches autour de l'adage « la pratique est la base de la théorie ». En 1992, elle s'inscrit en sociologie car elle pense qu'il faut « analyser les blessures de la société pour pouvoir les guérir ». Durant ses études, elle passe beaucoup de temps dans les rues d'Istanbul avec les sans domicile fixe. En 1995, elle cofonde l'Atelier des Artistes de Rue, dont elle sera la coordinatrice et auquel participent des personnes sans domicile fixe, des tziganes, des étudiants, des femmes au foyer, des transsexuel·les, des prostitué·es. Son mémoire de licence, « Babìali à Ìkitelli : de l'odeur de l'encre aux immeubles de grande hauteur du quartier d'affaires », porte sur la transformation des médias en Turquie. En 1997 elle passe son DEA avec un mémoire intitulé « La rue Ülker : un lieu d'exclusion », recherche menée sur et avec les transsexuels qui sera publiée en 2001. Parallèlement, elle entame ses recherches sur la question kurde.

Pınar Selek s’est toujours intéressée aux rapports de domination. Ses travaux et ses engagements lui ont valu des persécutions en Turquie. Abusivement condamnée à la prison à vie, elle a dû s’exiler et vit aujourd’hui en France avec un statut de réfugiée politique. Sociologue, docteure en sciences politiques de l’Université de Strasbourg, docteure honoris causa de l’ENS de Lyon, Pınar Selek est aussi une littéraire : son roman La maison du Bosphore a été publié en français aux Éditions Liana Levi.

PUBLICATIONS PRINCIPALES

  • Loin de Chez Moi. Mais jusqu’où ?, Dontilly, Éditions iXe, 2012, 64 p. (2e édition), traduction allemande : Frau im Exil, Orlanda, Berlin, 2013 (Essai sur la condition féminine de l’exil)
  • Sürüne sürüne erkek olmak [Devenir homme en rampant], Istanbul, Iletisim, 2008, 2012 (6e édition). 236p. Traduction allemande : Zum Mann gehätschelt zum Mann gedrillt, Orlanda, 2010, traduction française : Devenir homme en rampant : service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante), l’Harmattan, Logiques sociales, 2014. (Recherche sur la construction de la masculinité dans le contexte du service militaire.)
  • Barısamadık [Nous n’avons pas pu faire la paix], Istanbul, Ithaki, 2004. 502 p. (Recherche sur la construction de l’État-nation et les mobilisations pacifistes en Turquie.)
  • Maskeler, süvariler, gacilar. Ülker sokak : bir dislanma mekâni [Masques, cavaliers et nanas. La rue Ülker : un lieu d’exclusion], Istanbul, Aykırı, 2001 ; Istanbul, Istiklal, 2007 (2e édition), Ankara, Ayizi (3e édition) 208 p. (Recherche sur la marginalisation et l’expulsion des transsexuelles et des prostituées, à partir d’un quartier d’Istanbul.)

CONTRIBUTIONS A DES OUVRAGES COLLECTIFS

  • « Les luttes cloisonnées contre la pieuvre : les luttes antimilitaristes et féministes en Turquie » in Marie-Claire Caloz-Tschopp,Teresa Veloso Bermedo (dir.), Penser les métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre, l’Harmattan, 2013.
  • « La défense des femmes requérantes devant la CEDH » avec Lucie Veyretout, in Lambert Elizabeth (dir), La défense des requérants devant la Cour européenne des droits de l’homme, Strasbourg, Anthemis, 2012.
  • « Écouter Istanbul », in Genazino Wilhelm (dir), Istanbul “sterbende Schöne” zwischen Orient und Okzident?, Berlin, Éditions Corso/Groothuis, 2011, p.80.
  • « Gegen die Wand der Mannlichkeit », (Contre le mur de masculinité) in Lochbihler Barbara- Heilberger Irmgard (dir), Frau Macht Veranderung, Éditions Die Grünen EFA de Parlement Européen, 2010.
  • « Travailler avec ceux qui sont en marge », in Hattatoğlu Dilek et Ertuğrul Gökçen (dir), En marge de la théorie et de la méthode, İstanbul, Éditions Anahtar Kitaplar, 2009. p.115, publié dans Sociologos, 2010