Ateliers / Séminaires

Séminaire "Questions communes et savoirs situés dans la sociologie post-occidentale. Le cas de l’Europe de l’Est et de la Chine"

Le 22 novembre 2024

ENS de Lyon, Site Descartes - 15 parvis René Descartes - 69007 Lyon
Salle D4 - 260
® Alice (Unsplash)
® Alice (Unsplash)

Ce séminaire est co-organisé par le Pôle « Sociologie post-occidentale » et le Chantier Transversal « Politiques des savoirs » du laboratoire Triangle - UMR 5206.

Séminaire organisé par Laurence Roulleau-Berger, Directrice de recherche émérite au CNRS, Triangle, ENS de Lyon et Svetla Koleva, Professeure, Institut de philosophie et sociologie, Académie bulgare des sciences/ Fellow 2024-25 Collegium de Lyon.

Programme


9h30 – 9h50
: Mots de bienvenue et introduction

Laurence Roulleau-Berger, Directrice de recherche émérite au CNRS Triangle UMR 5206, ENS Lyon

Svetla Koleva, Professeure, Institut de philosophie et sociologie, Académie bulgare des sciences/Fellow 2024-2025, Collegium de Lyon

 

9h50 – 10h30 : Marek Skovajsa, Charles Université à Prague, République tchèque, Un parmi tant d’autres dans le monde : Le projet de sociologie tchèque de I. A. Bláha et ses contextes internationaux

 

10h30 – 11h00 : Discussion

 

11h00 – 11h40 : Sun Feiyu, Beijing Université, China, De l’étude de l’apprentissage occidental à l’étude comparative des civilisations : Une logique interne de la théorie sociale de Su Guoxun

 

11h40 – 12h10 : Discussion

 

12h10 – 13h30 : Déjeuner

 

13h30 – 14h10: Mihai Dinu Gheorghiu, Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi, Roumanie, Dimitrie Gusti, son œuvre fondatrice de la sociologie roumaine, son « école monographique » et ses héritiers. Une reconnaissance problématique

 

14h10 – 14h40 : Discussion

 

14h40 – 15h20 : Laurence Roulleau-Berger, Triangle UMR 5206, ENS Lyon, Héritages et connaissance autonome dans la sociologie chinoise

 

15h20 – 16h10 : Discussion

 

16h10 – 16h30 : Pause-café

 

16h30 – 17h10 : Svetla Koleva, Institut de philosophie et sociologie, Académie bulgare des sciences/Collegium de Lyon, Comment peut-on lire Ivan Hadjiiski aujourd’hui ?

 

17h10 – 17h40 : Discussion

 

17h40 – 18h00 : Clôture (tour de parole)

Site web du laboratoire Triangle

Conférencières/Conférenciers

GHEORGHIU Mihai Dinu, professeur émérite de l’Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi, Roumanie depuis 2019, rédacteur en chef de la revue roumaine Psihologia Sociala depuis 2012 et coordinateur de la collection OBSERVATORUL SOCIAL (éditions de l’Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi) depuis 2010. Après avoir soutenu une thèse de doctorat (Les métamorphoses de l’agit-prop. Les institutions de contrôle des intellectuels par les partis communistes et leurs transformations après 1989 : le cas des écoles de parti) à Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris sous la direction de Pierre Bourdieu en 1997, il a travaillé en France (Centre de Sociologie Européenne/Centre Européen de Sociologie et Sciences Politiques/CESSP–EHESS, CNRS, Collège de France ; Centre d’Etudes de l’Emploi et du Travail/CEET, CNAM) et en Roumanie (l’Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi). Il est auteur et co-auteur de plusieurs livres et d’une centaine d’article dans le domaine de la sociologie de l’éducation, sociologie du travail, sociologie de la littérature, des études comparatives des élites et des migrations étudiantes en roumain, français et anglais. Parmi les ouvrages les plus importants sont Itinéraires des élites africaines dans le monde. Réseaux et transferts entre diasporas et « petites sociétés », Mihai Dinu Gheorghiu, Simona Corlan-Ioan, Abel Kouvouama (éditeurs), Iași, Editura Universității Alexandru Ioan Cuza, 2022 ; Les sciences sociales et leurs publics. Engagements et distanciations, Mihai Dinu Gheorghiu, Paul Arnault, (éditeurs), Iași, Editura Universității Alexandru Ioan Cuza, 2013 ; L’hôpital en mouvement. Changements organisationnels et conditions de travail, Mihai Dinu Gheorghiu, Frédéric Moatty, Paris, Editions Liaisons sociales, 2013 (trad. en roumain, Spitalul în miscare, Iași, Polirom, 2017) ; La mobilité des élites : reconversions et circulation internationale. Mihai Dinu Gheorghiu (éd.), Iași, Editions UAIC, 2012 ; Education et frontières sociales. Un grand bricolage, directeur de l’ouvrage, Monique de Saint Martin, Mihai Dinu Gheorghiu, Paris, Editions Michalon, 2010, (trad. en roumain, Educatie și frontiere sociale. Franta, România, Brazilia, Suedia, Iași, Polirom, 2011).

 

KOLEVA Svetla docteure ès sciences, est professeure à l’Institut de philosophie et sociologie auprès de l’Académie bulgare des sciences, rédactrice en chef de la revue académique bulgare Problèmes sociologiques, membre de l’Assemblée générale de l’Académie bulgare des sciences, du Conseil scientifique de l’Institut de philosophie et sociologie, de l’Institut d’études avancées de Nantes, de la MSH Paris-Saclay. Ses principaux domaines de recherche sont histoire de la sociologie, sociologie de la connaissance, épistémologie des sciences sociales, sociologie politique et sociologie de l’éducation. Son projet de recherche au Collegium de Lyon Théorie non hégémonique et espaces post-occidentaux de production de savoirs scientifiques : le cas des sociologies de l’Europe centrale et de l’Est fait partie du programme collaboratif Théorie non hégémonique et sociologie post-occidentale entre l’Asie et l’Europe sous la direction de Laurence Roulleau-Berger (Directrice de recherche émérite au CNRS, Triangle UMR 5206, ENS Lyon).

 

ROULLEAU-BERGER Laurence est directrice de recherche émérite au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), Triangle, Ecole Normale Supérieure de Lyon, Triangle, HDR en sociologie (2001), directrice française du Laboratoire International Avancé CNRS/ENS Lyon-Académie des Sciences Sociales de Chine « Sociologie post-occidentale en Europe et en Chine ». Elle a dirigé de nombreux programmes de recherche en Europe et en Chine en sociologie urbaine, sociologie économique et sociologie des migrations depuis plus de trente ans. Depuis 2006, elle est engagée dans une démarche épistémologique sur la fabrique de la sociologie post-occidentale. Elle a publié de nombreux articles, chapitres et livres, dont les plus récents sont : Post-Western Revolution in Sociology. From China to Europe, Brill (2016); Work and Migration. Chinese Youth in Shanghai and Paris, avec Yan Jun, L'Aube, (2017); The Fabric of Sociological Knowledge, co-ed. avec Xie Lizhong, Peking University Press (2017) (en chinois); Post-Western Sociology. From China to Europe, co-édité avec Li Peilin, Routledge (2018); Young Chinese Migrants, Compressed Individual and Global Condition, Brill (2021); Sociology of Migration and Post-Western Theory, co-édité avec Liu Yuzhao, ENS Publishers (2022); Sociology of Chinese Youth, avec Su Liang, Brill, 2022; co-édité avec Li Peilin, Kim Seung-Kuk, Shujiro Yazawa, Handbook of Post-Western Sociology. From East Asia to Europe, Brill Publishers (2023). Elle est rédactrice en chef de la collection Post-Western Sociology and Global Knowledge de Brill Publishers et de la collection « De l’Orient à l’Occident ». Elle a été Distinguished Professor of the High-End Foreign Expert Program of the Shanghai University, elle est Life Fellow à la Global China Academy et de la British Academy. En 2021, elle a reçu la médaille de Chevalière de l'Ordre National du Mérite.

 

SKOVAJSA Marek enseigne la sociologie à la Faculté des arts de l’Université Charles à Prague, en République tchèque. Ses principaux intérêts de recherche sont la théorie sociologique, la sociologie culturelle et l’histoire de la sociologie. Il est membre de l’équipe éditoriale de Sociologický časopis/Czech Sociological Review. Il a notamment publié Sociology in the Czech Republic (avec Jan Balon, Palgrave Pivot 2017) et « Continuity in discontinuity : Le motif récurrent de l’autonomie culturelle dans le développement de la sociologie tchèque de la culture » (Cultural Sociology, 2021).

 

SUN Feiyu est professeur de sociologie à l’Université de Pékin (Chine) et vice-doyen du collège Yuanpei. Il a obtenu sa licence et sa maîtrise à l’Université de Pékin, dans le département de sociologie, et son doctorat dans le programme de pensée sociale et politique de l’Université York à Toronto, Canada. Sun Feiyu se consacre principalement à la sociologie psychanalytique et à la sociologie phénoménologique, mais il effectue des recherches sur la théorie sociale du point de vue des études comparatives entre l’Est et l’Ouest, principalement sur la base d’études théoriques et parfois sur la base d’études empiriques. Parmi ses publications les plus importantes sont Social Suffering and Political Confession: Such in Modern China (2013); Methodology and Life World: Four Studies on and from Alfred Schutz (2018). Son dernier livre intitulé From Seele to Mind: A Sociological Study of the Transformation of Classical Psychoanalysis.

 

Résumés

Mihai Dinu Gherorghiu : Dimitrie Gusti, son œuvre fondatrice de la sociologie roumaine, son « école monographique » et ses héritiers. Une reconnaissance problématique

Dimitrie Gusti (Iasi 1880–Bucarest 1955) est incontestablement le sociologue roumain le plus connu, par son œuvre scientifique, pour avoir fait de la sociologie une « science de la nation », par sa capacité de mobilisation de la jeunesse étudiante dans des études de terrain, par sa carrière académique et sa reconnaissance publique. Professeur des universités à partir de 1910, membre de l’Académie roumaine en 1919 et son président (1944–1946), ministre de l’Education Nationale (1932–1933), il a fondé aussi l’Institut Social Roumain (1921) et le Musée du village à Bucarest (1936), qui porte aujourd’hui son nom. Il fut également l’éditeur de deux des principaux journaux roumains en sciences sociales, Arhiva pentru știința și reforma socială (1919–1943), and Sociologie românească (1936–1944). La reconnaissance internationale acquise dans les années 1930 (membre de plusieurs académies étrangères, Grand Officier de la Légion d’Honneur, 1935) devait culminer avec l’organisation à Bucarest en août 1939 du XIVe Congrès international de sociologie, événement annulé à la veille de l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale. Le déclin de Gusti après la guerre en tant qu’intellectuel public de premier rang allait accompagner le démantèlement du réseau institutionnel qu’il avait fondé et soutenu, ainsi que son enseignement de la sociologie. Sa réhabilitation une dizaine d’années après sa mort a posé progressivement la question de son héritage et des luttes entre les héritiers pour l’appropriation du capital symbolique qui lui est associé. Réintroduite dans l’enseignement de la sociologie à partir de 1965, l’œuvre de Gusti fait l’objet de nombreux travaux à partir de 1990. Prendre en compte les perspectives différentes de ces histoires récentes et concurrentes de la sociologie roumaine et les parcours divergents des principaux élèves de « l’école Gusti » permet de réfléchir à ce que représente la science sociale aujourd’hui en Roumanie.

 

Svetla Koleva : Comment peut-on lire Ivan Hadjiiski aujourd’hui ?

Ivan Hadjiski (1907–1944) est ce libre penseur bulgare des années 1930–1940 que toutes les sciences sociales et humaines en Bulgarie revendiquent comme leur prédécesseur. Comment alors parler d’Ivan Hadjiiski sans le rendre conforme au langage codifié et standardisé de la science contemporaine et le réduire ainsi à une seule facette de son univers intellectuel ? Pourtant, il sera présenté ici comme sociologue dont l’œuvre continue « l’événement qui crée une différence » (Isabelle Stengers) dans l’espace intellectuel bulgare dans l’entre-deux-guerres. Comment expliquer qu’un juriste de formation, dans un contexte où la sociologie est encore embryonnaire et balbutiante, écrit des ouvrages qui se démarquent par leur teneur sociologique ? Par une tentative de reconstruction de la démarche intellectuelle de Hadjiski sera démontrée sa particularité sociologique qui consiste dans ceci : ce qui, dans l’approche de Hadjiiski, fait la différence par rapport à ses contemporains sur le plan national-local-épistémique est en même temps ce qui, du point de vue de l’épistémologie scientifique, rejoint l’espace d’une discipline à l’intérieur de laquelle ses observations, thèses et analyses deviennent vérifiables car les conditions de leur production sont explicites et démontrables.

 

Laurence Roulleau-Berger : Théorie post-occidentale, héritages et connaissance autonome dans l sociologie chinoise

Si les sciences sociales occidentales ont dominé les sciences sociales modernes pendant des siècles, du point de vue des sociologues chinois, les sciences sociales occidentales ne sont que des « savoirs situés » produits à partir des expériences des pays occidentaux. Les différents modèles de modernisation de la Chine et d’autres pays non occidentaux appellent au développement d’une sociologie post-occidentale, non-hégémonique, plus inclusive et plus scientifique, et dotée d’un pouvoir explicatif plus fort. En Chine, la deuxième décennie du 21e siècle a été caractérisée par la recherche et l’exploration de nouvelles visions des théories. Aujourd’hui, les autonomies épistémiques et les connaissances locales en sociologie chinoise sont construites dans le cadre d’un processus de sinicization d’un Orient occidentalisé. Par exemple, Sun Feiyu, dans une perspective très proche de celle de Fei Xiaotong sur « l’autoconscience culturelle », a contribué à la construction de la théorie de la subjectivité en sociologie chinoise. À partir de l’expérience chinoise, Yang Dian a inventé la notion de concepts iconiques tels que « une autre main invisible », « les guanxi », « les droits de propriété », « la reformation de la classe ouvrière », « la trinité de l’urbanisation »... produits dans la sociologie chinoise au cours des trente dernières années. Une théorie post-occidentale est produite dans une perspective dialogique entre des espaces de connaissance et dans une nouvelle géographie d’une pluralité d’autonomies épistémiques et de nouveaux assemblages entre « Western » et « non-Western » sociologies.

 

Marek Skovajsa : Un parmi tant d’autres dans le monde : Le projet de sociologie tchèque de I. A. Bláha et ses contextes internationaux

Le sujet de cette présentation est Inocenc Arnošt Bláha (1879–1960), une figure centrale de la sociologie tchèque entre la fin de la Première Guerre mondiale et l'arrivée au pouvoir du parti communiste en 1948. Bláha a été le professeur fondateur de sociologie à l’Université de Brno, le rédacteur en chef de la Sociologická revue, un écrivain prolifique et un éducateur public dévoué. Le groupe de ses étudiants et associés est communément appelé l’école de sociologie de Brno.

Si le rôle de Bláha en tant que novateur institutionnel est largement reconnu dans la littérature, ses contributions intellectuelles sont souvent injustement négligées. Les principales influences formatrices de sa pensée sociologique ont été les sciences humaines allemandes, la sociologie française du début du XXe siècle (à la fois durkheimienne et non durkheimienne) et la sociologie américaine des années 1920 et 1930. Mais il se considère surtout comme cultivant une approche sociologique spécifiquement tchèque, appelée « réalisme critique », sur les traces du fondateur de la sociologie tchèque Tomáš Garrigue Masaryk. Au cœur de cette approche se trouve l’aspiration à dépasser les binaires de la pensée sociologique occidentale (entre positivisme et philosophie spéculative, subjectivisme et objectivisme, psychologisme et sociologisme, théorie et pratique, etc.). Sur cette base, Bláha a développé des idées qui constituaient des contributions originales à la théorie sociologique générale. Dans les années 1920, il a élaboré sa propre version de la théorie fonctionnaliste, qu’il a appelée « fonctionnalisme fédératif ». Dans ses études sur les différents types sociaux, il a exploré la relation entre les conditions de vie des différentes catégories professionnelles, leur habitus physique et mental et leur mode de vie. La Seconde Guerre mondiale et la dictature communiste après 1948 l’ont empêché de développer et d’affiner pleinement ces idées et de mener à bien des projets de recherche ambitieux dans le cadre desquels elles auraient pu être testées à l’aide de données empiriques. L’étendue de ses centres d’intérêt est documentée dans son opus magnum Sociologie, publié à titre posthume.

Bláha suivait de près les développements de la sociologie allemande, française et américaine, mais il ne s’intéressait pas moins aux travaux des sociologues d’autres pays européens et d’autres continents. En tant que représentant conscient d’une petite communauté sociologique, il a jugé particulièrement important d’entretenir des contacts avec la sociologie d’autres pays de petite et moyenne taille. La Sociologická revue publiait régulièrement un grand nombre de comptes rendus de la littérature sociologique provenant d’un large éventail de sociétés et portant sur celles-ci, afin de montrer la variabilité et la pluralité internationales de la sociologie.

 

Marek Skovajsa enseigne la sociologie à la Faculté des arts de l’Université Charles à Prague, en République tchèque. Ses principaux intérêts de recherche sont la théorie sociologique, la sociologie culturelle et l’histoire de la sociologie. Il est membre de l’équipe éditoriale de Sociologický časopis/Czech Sociological Review. Il a notamment publié Sociology in the Czech Republic (avec Jan Balon, Palgrave Pivot 2017) et « Continuity in discontinuity : Le motif récurrent de l’autonomie culturelle dans le développement de la sociologie tchèque de la culture » (Cultural Sociology, 2021).

 

Sun Feiyu: De l’étude de l’apprentissage occidental à l’étude comparative des civilisations : Une logique interne de la théorie sociale de Su Guoxun

Su Guoxun est une figure emblématique de la recherche théorique sociale au sein de la communauté sociologique chinoise. Sa carrière de chercheur peut être divisée en deux phases principales. La première phase, qui s’est déroulée dans les années 1980 et qui a été illustrée par son ouvrage sur Max Weber Rationalisation and ses Limites, a marqué le véritable début de l’étude des théories sociales occidentales au sein des cercles sociologiques chinois et a également représenté le début de la contribution sociologique à la communauté intellectuelle chinoise au sens large. La deuxième phase s’étale sur les années 2010 à 2020, au cours desquelles l’étude du professeur Su, tout en restant centrée sur les études wébériennes, a déplacé ses thèmes, ses perspectives et ses domaines d'investigation vers une étude comparative des civilisations chinoises et occidentales. Cette transition était sous-tendue par une logique interne qu’il convient de comprendre dans le contexte de l’évolution de la compréhension du monde et de la Chine par le professeur Su au tournant du millénaire.