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Sonia Mbarek : De nouvelles dynamiques convergentes dans la gouvernance culturelle
Regards croisés sur la Tunisie et la Suisse
This article (in French) compares cultural policies in two French-speaking countries, Tunisia and Switzerland, where history and structures vary greatly.
Chacun des deux pays a construit son dispositif culturel selon ses propres particularités sociales, ses structures institutionnelles et ses idéologies politiques, dans la diversité de ses acteurs et de leurs initiatives.
En Tunisie, la culture est une affaire d’État, marquée par une centralisation massive et s'appuyant sur la quasi-exclusivité du financement public ; pour la Suisse au contraire, la culture est une affaire de cantons, et se gère au niveau décentralisé, en partie grâce au financement privé.
Cependant, sous l'apparence d'évolutions paradoxales, deux tendances communes émergent : (1) la problématique de la gouvernance culturelle et de la démocratie culturelle revient avec insistance, en Tunisie comme en Suisse, (2) le soutien aux industries culturelles et créatives. Malgré des contextes très différents, on observe une convergence des logiques et des stratégies de (dé)politisation et (re)politisation, avec une décentralisation croissante de la culture en Tunisie et des efforts de coordination nationale en Suisse. Des politiques publiques de « participation » impliquent une ouverture à divers acteurs (culturels, privés, « experts », etc.). In fine, les liens entre champ culturel et champ politique (voire avec le champ économique) sont donc en jeu, par la double demande de soutien et d'autonomie.
- EditorOpen Edition Journals - Pyramides - 30bis 2020
- Author(s)
Sonia Mbarek-Rais
Docteure en sciences politiques de la faculté de droit et de sciences politiques de Tunis el Manar, politologue, enseignante-chercheuse à l’Université de Tunis et chercheuse associée au Centre Max Weber et au Laboratoire Triangle, ENS de Lyon - Fellow 2019-2020 du Collegium de Lyon.
Lisa Marx
Post-doctorante, Institut français de l’Education & Centre Max Weber, ENS de Lyon, docteure en sciences politiques de l’Université de Genève.